Atelier conso

L’environnement à sa juste place dans la campagne présidentielle ?

lundi 5 février 2007

On peut se féliciter de l’apparition du thème de l’environnement dans la campagne présidentielle grâce au pacte écologique de Nicolas Hulot.

Oui, un vice-premier ministre aux questions environnementales s’impose, car ces préoccupations ne peuvent pas être reléguées à un mini-stère, elles sont en lien avec tous les liens de l’activité humaine et de la politique. Elles doivent s’imposer partout : commerce et industrie, transports, aménagement du territoire, énergie, logement, santé, etc.

Pourtant nous ne sommes pas sûr-e-s que les candidat-e-s à la présidentielle aient cette vision de l’écologie quand ils et elles signent gentiment le pacte de Nicolas Hulot.

S’agit-il d’incantations magiques ou de schizophrénie ? On nous parle de créer une nouvelle économie « écologique », comme il y a eu une économie numérique, pour atténuer les problèmes cruciaux auxquels est confrontée la planète. On nous parle de créer une « gouvernance écologique » qui règlera les problèmes environnementaux au niveau mondial. Pas question de remettre en cause l’absence de conditions environnementales à l’OMC, de mettre en question les fondamentaux de l’économie actuelle, celle dont la consommation de ressources et d’énergie provoque effet de serre et pollutions diverses. Au mieux peut-on demander aux ménages de prendre sur eux au quotidien quelques gestes qui permettent de réduire notre empreinte écologique.

Demander aux individu-e-s de faire des efforts pour fermer l’eau pendant leur brossage de dents quand ils et elles voient que l’on subventionne l’agriculture irriguée ?

Des efforts pour donner à bouffer à l’Afrique quand le fric de la PAC met en danger bien plus sûrement l’agriculture du continent ?

Des efforts pour acheter bio quand Rhône-Poulenc sponsorise les émissions télé et tue la vie dans les sols ?

Des efforts pour rouler à vélo quand les transports en commun sont indignes ? quand les politiques ne cessent de dire que l’industrie automobile tire la croissance ?

On dit aux Françaises et aux Français que c’est la croissance qui permet aux plus faibles d’avoir encore à manger. On leur dit aussi que c’est cette croissance (quand elle est chinoise) qui cause les problèmes environnementaux : pollution et disparition des ressources naturelles ; effet de serre, désordres climatiques, sécheresse à venir.

L’écologie politique, dans des partis, dans des associations environnementales, dans des écrits théoriques, a su montrer le lien entre l’activité humaine et l’environnement. Elle est la seule à mettre en question cette économie que l’on adore pour elle-même. La nouveauté de cette année 2007, c’est une nouvelle écologie décomplexée et acceptable qui plaît à chacun-e car elle est tout à fait vidée de son sens.

Tant que Nicolas Hulot, Jacques Chirac, François Bayrou ou Ségolène Royal ne mettent pas en cause le système de production/consommation et se contentent d’appeler à une culture environnementale réduite, aussi hors-sol qu’une tomate en janvier, ils et elles ne présentent pas une pensée cohérente digne d’un débat public.

Une certaine extrême gauche s’oppose au pacte écologique, sous le prétexte que les classes populaires ont d’autre souci que leur environnement… nous pensons au contraire que ce sont elles qui souffrent déjà et souffriront le plus des problèmes environnementaux. L’écologie a beaucoup à proposer aux classes populaires, mais la voilà manipulée par des populistes qui cachent le vrai débat.

Nous choisissons plutôt l’écologie politique, celle qui ne fait pas mine d’ignorer que les actions pour l’environnement devront être accompagnées d’une réduction des inégalités… en France, en Europe et dans le monde.

Elle ne sera pas représentée mieux que si Personne est président !

Aude le 2 février 2007

http://personne-president.fr


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